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-- Téléchargez Le Tao du Coyote, chapitres III à XII. en PDF --


– Le plaisir est-il une certaine façon de ne rien faire? –

III

Sans premier, chacun prend son plaisir dans la force de l’autre,
sans mesure, le rare nous est égal.

Renforcer l’architecture des os,
ne pas se remplir de soi,
rester ouvert comme un immeuble en construction,
sans désir, sans volonté, ignorant ou pétrifié,
la course appartient à ceux que le vent traverse.

IV

Ce qui est suffisant ne sait pas de combien.
Emousser la pointe, tamiser la lumière, desserrer les liens, disperser la poussière,
le tao laisse passer la vie entre les choses.

Tu ne te souviens pas si tu es né,
le vide est sans fond, en se retournant il contient tout.

V

Entre le ciel et la terre le monde est vide comme un poumon
le souffle qui le traverse s’en fout,
il est éternel.
Fabriqués par l’image qu’on se fait de nous-même
on brule comme du papier.
Dispersés dans ce qui reste seul
les images imitent les sifflements du vent,
tout parle ou rien.

VI

La terre s’enracine là ou elle touche le ciel,
la nature crie sans effort,
elle s’ouvre et se referme,
elle s’étend entre le visible et l’invisible,
la vallée est impondérable.

VII

Entre le ciel et la terre,
la main qui s’ouvre tient la vie éternelle.

Marcher derrière son corps
et le chemin est sans fin.

S’ignorer et se reconnaitre partout
sa vie en bruit de fond et la mélodie continue.

VIII

L’eau ne s’égare jamais
elle est partout à sa place.
Bonne sans contre partie
rappel de la vie pour tous
source qui se déplace
elle gagne en s’effaçant.

IX

Le vase déborde,
la pointe se brise,
les trésors sont dispersés,
la gloire meurt.
S’arrêter au milieu du chemin,
accomplir du regard,
se retirer de l’action comme d’un gant.

X

Tresser sa vie avec l’éternité,
écouter dans sa respiration celle du nourrisson
qui continue
se pencher en souriant sur l’obscur miroir de son coeur
prendre soin des autres dans la nuit
s’ouvrir et se refermer comme la terre où tout pousse
confier aux choses ce qu’on sait d’elles
croitre sans posséder
ne pas compter sur ce qu’on fait
parler sans commander…
et le Tao est plus que parfait!

XI

C’est par le vide qu’on entre dans la maison,
c’est par le vide que la roue tourne,
c’est par le vide que l’eau coule,
il n’y a rien sans ce qui n’y est pas,
il y a des Bosons partout.

XII

Nos sens sont jaloux,
ils nous montrent le chemin mais chacun veut nous perdre.
La lumière aveugle,
les saveurs dégoûtent,
le calcul rend fou,
le désir rend triste.
Le sage croise les données,
il regarde avec son ventre.

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