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-- Téléchargez frédéric dumond & Johan Grzelczyk & Pascal Pesez en PDF --


 

En 2019, se rencontrent frédéric dumond, Pascal Pesez et Johan Grzelczyk — ici en répétition au Phénix, scène nationale de Valenciennes pôle européen — et entreprennent de faire poésie en commun. A distance et par messages électroniques.

Partant des vers inauguraux qui donnent son titre au projet (« quelque chose / calme / lutte »), les auteurs sont libres de prolonger à leur guise le texte ainsi initié. Ils peuvent le poursuivre directement à la suite (« chose masse chose / force / mise en bois ») ou au contraire s’abstenir, attendre un nouveau vers auquel se rattacher : « cognée / frappée / en longues forêts / en cohortes / en légions de bois ».

C’est dire qu’il n’existe pas d’ordre d’intervention définie à l’avance. C’est dire aussi qu’un même vers peut être à l’origine de plusieurs strophes, lesquelles orientent dès lors le texte dans des directions distinctes. Et ainsi de suite…

« quelque chose calme lutte » se construit et s’enrichit de la sorte en strates successives. S’appuyant sur trois vers, le texte développe un riche réseau de rhizomes qui lui permettent de se démultiplier en 12 chants partageant chacun certaines étapes en commun.

Etant données les caractéristiques de « quelque chose calme lutte », une édition numérique en ligne nous semble une des formes appropriées à sa diffusion, et tout autant pour avancer dans la réflexion relative à la forme que pourrait prendre son édition papier. D’où sa présence ici.

Par ailleurs, il est apparu qu’à l’instar des différents récits de l’apparition et de la disparition du monde qui, depuis l’origine de la poésie, ont presque toujours été déclamés ou chantés, « quelque chose calme lutte » réclamait à être dit et entendu. Ce travail de mise en voix / mise en scène a débuté en octobre dernier à l’occasion d’une résidence de création au Phénix, scène nationale Valenciennes. Ce sont des extraits de la captation sonore réalisée à cette occasion qui accompagnent ici chacun des 12 chants mis en ligne.

Présentation des auteurs :

né en 1967 au Maroc, frédéric dumond, poète et plasticien basé en Lozère, réside régulièrement ailleurs en France, et là où se parlent des langues autochtones dans le monde. il écrit depuis deux décennies dans d’autres langues, cherchant comment le monde fait sens dans l’infinie diversité de ses langues, en questionnant son écriture au contact d’autres voix. depuis 2011, il crée des formes plurilingues (performances, livres, application, installations, dessins) au sein du projet glossolalie dont le noyau est une épopée poétique qui doit s’écrire dans l’ensemble des 7000 langues de la planète
de juillet 2017 à février 2018, il réalise « glossolalie/unventer », un tour du monde de collecte de langues autochtones, au cours duquel il écrit aussi 14 poèmes en autant de langues, d’abord à bord d’un cargo, puis de pays en pays.

sites : http://fredericdumond.xyz — http://fdumond.free.fr/erre/ –

prochaine parution, aux Editions Art&Fiction à Lausanne, « erre, cosmographies », ensemble de poèmes en 90 langues avec des encres de l’auteur

Né en 1973 dans le nord de la France où il vit toujours, Johan Grzelczyk est l’auteur d’une thèse de doctorat en philosophie, d’articles portant aussi bien sur le sport que sur l’art contemporain ainsi que de textes relevant du champ de la poésie. Il n’est pas rare qu’il propose des lectures performées de certains d’entre eux. « données du réel » ainsi que « tracer_dessiner_écrire » sont parus aux éditions Ni fait ni à faire en 2019. « pointe sèche » a été publié par les éditions pariah au printemps 2020.

Pascal Pesez est né en 1964. Il vit et travaille à Artres, dans le nord de la France. Pascal Pesez est peintre et poète ou poète et peintre, l’un nourrissant l’autre, dans une mise en abime de ce vice versa. On pourrait dire aussi que Pascal Pesez est un peintre qui écrit, et qui dit ses écrits, qui les lit. Mais, c’est aussi par moments, un peintre qui peint l’écriture, ou si on préfère, qui écrit en peinture. Pour mémoire, règne la blessure aux Éditions 15/10 en 1989, carrefours d’insomnie aux Éditions de l’Heure en 1991, l’incurable à prononcer aux Éditons à l’orange sanguine en 2003. Reprend l’écriture en 2012 avec la parution en 2015 de face à aux Éditions Cynorrhodon-Faldac et tout dernièrement dans la revue Rehauts en 2020. Depuis 2014, collabore avec le compositeur contemporain Esteban Fernandez, autour de la mise en voix et en espace de textes qui mettent l’accent sur la litanie, le chant parlé, le simulacre de répétition au profit du singulier et de la différence (je commencerai, petit corps, archipels-petit corps2).

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