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[ — Réflexion libre / support — État hors projet — processus étape 2 — ]

 

La réalité virtuelle est un rêve, presque un mirage. On y plonge et on y émerge comme d’un rêve. On y est plein comme dans un rêve. La réalité virtuelle est un voyage. Un voyage dans un au-delà. Mais on n’habite pas cet au-delà, pas encore. On ne fait qu’y passer, qu’y goûter, qu’y effleurer sa substance.

Là où les mondes persistants libèrent, ouvrent des perspectives, la réalité virtuelle piège. C’est une prison… enchantée. Les mondes persistants, eux, sont des univers parallèles reliés. On glisse d’une réalité à l’autre par vague. C’est fluide, c’est flux, c’est continuité et vie.

On pénètre en revanche dans la réalité virtuelle comme l’on sombre dans le sommeil. C’est abrupte, imperméable, sans aucun passages. Le vertige y est plus grand mais le corps bute, il est dépossédé de lui-même, devenant un vulgaire pantin, outils indispensable, outils maladroit qui n’appartient plus vraiment à aucune réalité, qui se cogne dans l’une, qui se cogne dans l’autre tout à la fois.

Les deux réalités s’ignorent. La réalité virtuelle offre un au-delà trop grand, trop inadéquat, trop bouleversant.

Nous ne sommes pas dans un univers parallèle nous sommes projeté de l’autre côté du miroir et pourtant le corps vibrant et restant plus que jamais coincé là.

L’image la plus pertinente qui me vienne sont les dispositifs de semi-vie d’ubik de Dick.

“Je suis vivant et vous êtes mort”.

Le corps vibrant rêve. Le casque est l’interface vers l’au-delà. La semi-vie. Non celle des avatars, de la vie parallèle mais celle de l’aquarium. Il n’y a pas d’expansion en réalité virtuelle aujourd’hui, mais un huis clos seulement. Il n’y a pas d’espace de fuite, d’espace de repli, pas d’univers à conquérir ou à investir, seulement un espace fermé de frissons, seulement des parois invisibles sur lesquelles on s’écrase en tournant en rond.

Quoi de plus terrifiant que l’idée d’un bug irréversible en réalité virtuelle ? Un rêve sans fin dont on ne pourrait sortir ?

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